Epilogue ? – Côté Mère
Pour lire le Chapitre #6 côté fille, c’est par ici →
A la fin du lourd «parcours de petit soldat» que j’ai vécu avec les opérations successives, les séances de chimiothérapie et de radiothérapie, l’hormonothérapie, ma fille et moi avons eu le besoin d’exprimer nos craintes, nos douleurs affectives et aussi notre Amour tellement positif dans ces moments-là, même si nous avions une peur viscérale du « pendant » et de « l’après ».
Dans ma famille, de nombreux parents dont mon Papa, il y a plus de 14 ans, sont morts d’un cancer (côlon, lymphatique, foie, sein) et aucun n’a survécu à cette maladie.
La recherche médicale avance, les progrès commencent à permettre la mise en application de nouveaux protocoles pour apporter des traitements moins lourds, moins d’effets secondaires douloureux. Une expérimentation sur des cellules capables de dévorer celles cancéreuses est à l’essai…. Il faut continuer à se mobiliser pour apporter des moyens à la médecine pour faire encore plus et encore mieux ! Octobre Rose poursuit sa quête chaque année, afin d’organiser des évènements (courses pédestres, photographies….). Le mot «cancer» est moins tabou. Des femmes qui ont subi des mastectomies rendent leur corps joli avec de magnifiques tatouages…
Plus de dix ans se sont écoulés et désormais, j’ai n’ai plus qu’une seule visite annuelle avec mammographie/échographie chez la Cancérologue et la Gynécologue. Je suis en rémission totale !
Je remercie encore les médecins qui ont su être pour moi des praticiens expérimentés et aussi d’une écoute et d’une psychologie envers le malade exceptionnelles, les équipes médicales de la radiothérapie. Je ne peux pas en dire autant de l’oncologue, qui a été en-dessous de tout avec moi, « m’enfonçant » plus la tête sous l’eau que m’aidant à trouver un peu de soleil dans des moments extrêmement difficiles.
Je sais que le médecin doit se « protéger » au niveau de son implication affective (j’ai vécu 25 ans de ma vie avec un anesthésiste-réa urgentiste), tout de même il y a un minimum vital.
J’espère que désormais, et dans la formation de médecin, et pour ceux qui le sont devenus, la psychologie du Malade a une part importante et complémentaire à la compétence, primordiale, dans le domaine de la Cancérologie comme dans les autres domaines médicaux.
J’ai eu la chance d’être trés bien entourée, mon Compagnon sans relâche, tout comme ma Fille aimante et ne montrant pas son désarroi, ma Famille, mes Amis, les Anonymes aussi qui vous touchent (pour eux, leur affection est spontanée). Le moral, la positivité (même si parfois, la lumière au bout du tunnel est loin d’être évidente !) représentent au moins 90 % dans la guérison et pour tenir dans la lutte contre le cancer. L’ Amour avec un grand A est aussi un excellent traitement associé à ceux qui sont inévitables.
J’ai dit bien après (et je le dis toujours) que le cancer, dans mon cas, avait été un mal pour un bien. Bien sûr, ne vous méprenez pas sur mes propos : personnellement, en 2006, mon Papa venait de décéder d’un cancer du côlon foudroyant, ce qui créa en moi un choc émotionnel insurmontable, tant j’étais proche de lui, ma vie maritale venait d’exploser, et une autre vie s’ouvrait à moi mais compliquée.
Le cancer hormono-dépendant m’a obligée à faire un « arrêt sur image », j’aurais préféré tout autrement, c’est ainsi !… Et je me suis reconstruite grâce à ma volonté, aux miens et je voulais être la 1ère survivante familiale pour ceux qui n’avaient pas eu une seconde chance, ni une seconde partie de vie dont je bénéficie avec grand bonheur désormais.
D’autant plus que depuis 5 ans et demi, ma fille est devenue maman heureuse à son tour, m’offrant un rôle de Mamie comblée !
A toutes Celles et Ceux qui vivent actuellement ce combat et à leurs proches, je souhaite que notre histoire vous apporte du réconfort, de l’apaisement dans le doute, beaucoup d’amour et vous donne encore plus de force pour aller jusqu’au bout si vous veniez à vous décourager… et aborder une nouvelle page de votre vie, plus en harmonie avec vous-même et avec ceux que vous aimez et qui vous aiment.
Vous apprécierez d’autant mieux, quand le combat sera gagné, l’instant présent heureux et surmonterez peut-être différemment les difficiles.
N’oubliez pas non plus vos visites de contrôle gynéco, vos mammographies, et tous ces rendez-vous médicaux qu’on repousse en pensant que ça peut attendre. Le cancer lui n’attends pas, et plus tôt vous le prendrez en charge, plus vous mettrez de chance de votre côté !
Courage à toutes les battantes et les battants.
Avec toute mon affection
marie-christine